Étude de cas : éco-activités

La présente étude de cas, focalisée sur la Base 11/19 et les éco-activités a pour but de répondre à la problématique suivante :

Note préliminaire : cette étude de cas s’appuie sur les documents indiqués en annexe et sur 14 entretiens réalisés avec les parties prenantes. Les entretiens sont codés (ex. E1) afin d’assurer l’anonymat des personnes interrogées, et cités entre parenthèses à l’appui des éléments exposés, au même titre que les documents. Elle exclut volontairement de son champ d’autres actions mises en œuvre en faveur du développement économique local, par exemple en faveur du commerce de centre-ville.

L’intervention de la commune en faveur du développement des éco-activités sur la Base 11/19

Historique

La Base 11/19 : un site historique « sauvé » par la Ville de Loos

En 1986, lors de l’arrêt de l’exploitation des mines, la Base du 11/19 fait l’objet de transferts de propriété, d’abord à la Ville de Loos, qui permettent d’enclencher un mouvement de réhabilitation.

Le 11/19 a échappé de peu à la destruction, dans le cadre du démantèlement du site à la fin de l’exploitation, souvent accompagné d’une remise à zéro de la friche en vue de la récupération du sol. Cette menace est écartée dès lors que la Ville [de Loos] se rend acquéreur du carreau et signe une convention de concession temporaire des terrils. (Base_11_19_IntranetLG.pdf)

[Jean-François Caron rappelle : ] Le 11/19 a une classe folle, c’est un lieu extraordinaire qui était dans le collimateur de ceux qui voulaient tout détruire de l’histoire minière. Mon père et moi, en tant que Président de la Chaîne des terrils avons lutté contre tous. […] La Ville de Loos est la seule commune à avoir demandé la jouissance de ces terrils. Marcel Caron s’est battu pour une cession à l’euro symbolique de la part des Houillères, ce qu’il a réussi dans un climat de tension. (E8.pdf)

En 1995, le Samzal (Syndicat des communes du Liévinois), prend la maîtrise d’ouvrage du site, avant que la CALL (Communauté d’agglomération de Lens-Liévin ne prenne sa suite en 2000 (voir les principaux repères historiques ci-dessous - (Base_11_19_IntranetLG.pdf).

Un lieu exemplaire du développement durable

Les aménagements réalisés sur la Base, notamment avec des fonds européens, visent à en faire un lieu exemplaire du développement durable.

Au début de la réhabilitation du site, on appelait “éco-aménagement” l’ensemble des techniques permettant de réduire les nuisances, de limiter les pollutions, d’économiser la ressource, etc. C’est suivant ce principe que les premières réhabilitations ont été conduites : amorce de corridor biologique, récupération-réutilisation des eaux pluviales, création de puits de lumière (éclairage zénithal)… Par la suite, l’éco-aménagement s’est appelé Haute Qualité Environnementale et devait répondre à des cibles très précises. Ce cahier des charges HQE est aujourd’hui systématiquement appliqué aux travaux d’aménagement de la Base 11/19 : pour la viabilisation (type de voirie, non-imperméabilisation des surfaces…), la gestion des déplacements (parkings excentrés, présence de sites piétonniers, de corridor biologique…), l’assainissement (récupération ou infiltration des eaux de pluie…), la gestion de l’eau potable, la biodiversité (plantation d’essences locales, gestion différenciée), etc. (Charte_2000.pdf)

Petit à petit les premiers investissements publics (Europe, État, Région) entraînent des investissements privés, un rouage en actionne un autre et les porteurs de projets se multiplient. La fosse 11/19 est transformée en “Base 11/19” : un lieu hybride où se croisent tous les champs d’application du développement durable. (Recit_2014.pdf)

… Qui accueille des acteurs et des projets de différentes natures

Dés la fin des années 90, les premiers acteurs, d’envergure supra-locale, s’installent sur la Base (Recit_2014.pdf ; Base_11_19_IntranetLG.pdf) et développent des projets qui viennent enrichir son écosystème. En 2008, l’offre d’accueil intègre une pépinière d’entreprises et en 2015, un accueil touristique (voir les principaux repères ci-dessous).

En janvier 2015, le maire de Loos-en-Gohelle annonçait le développement d’un bâtiment tertiaire par Eiffage non loin de la Base (LVDN_19012015.pdf). Par ailleurs, la Ville envisage également un classement « Grand Site » (E8.pdf).

La Base accueille également des manifestations culturelles et sportives (ex. La Route du Louvre, Le Trail des Terrils, etc.). La diversité des acteurs et des projets est généralement jugée très positivement :

Ce qui a réussi dans ce cadre-là, ce sont différents projets qui se sont réalisés dans des sphères différentes : culture, biodiversité des terrils, bâtiment … (E6.pdf) #multicritère

Complétée par une ZAC et un tissu économique de proximité

Loos-en-Gohelle partage également avec les communes de Liévin, Grenay et Bully-les- Minesune une zone d’activités complémentaire à la Base 11/19 : Quadraparc qui s’inscrit dans un tissu économique « classique ».

En-dehors de la Base 11/19 et des projets de développement durable, Loos-en-Gohelle présente un développement économique classique, sous forme d’un tissu commercial de proximité plutôt regroupé en centre-ville, d’une zone d’activités légères qui comprend quelques sociétés dans les domaines de l’artisanat, des services, du bâtiment et de quelques enseignes commerciales de moyenne surface. La densité de population qui vit de l’agriculture diminue. (LG_Ville-Pilote.pdf)

Quadraparc a donc pour but d’augmenter la capacité d’accueil de la CommunAupole de Lens-Liévin pour les projets de grande échelle et ainsi de répondre qualitativement à une demande exprimée. En lien avec le développement des éco- entreprises sur la Base 11/19 et avec la stratégie sectorielle de la CommunAupole, l’idée est de développer sur Quadraparc une zone spécifique destinée aux éco-entreprises, avec une démarche très forte d’exemplarité. Loos-en-Gohelle est concernée par une surface de 42 hectares [sur 108 ha au total] qui vient en bordure sud de son territoire, à proximité immédiate de l’opération de restructuration urbaine du Quartier Ouest. (LG_Ville-Pilote.pdf)

Objectifs

Une vision de ce que doit être la Base 11/19

Le développement économique ne fait pas partie des compétences de la commune puisqu’elle constitue l’une des compétences obligatoires de la communauté d’agglomération. Dans ce contexte, il est difficile pour la commune d’afficher des objectifs propres concernant le développement des éco-activités sur la Base 11/19.

Elle affiche cependant un objectif emploi de façon assez claire :

L’action économique est du ressort de la CALL. Néanmoins, la commune essaie d’insuffler une dynamique qui permette aux activités de se développer sur Loos-en-Gohelle et qui, par voie de conséquence, permette aux jeunes (et moins jeunes) de travailler près de chez eux. (LG_Ville-Pilote.pdf)

Il faut développer sur site des activités vitrines et centre de ressources, la fonction recherche, la fonction formation. [Faut-il aussi recherche l’implantation d’activités ?] J’ai 18% de taux de chômage dans l’arrondissement : bien sûr que je veux des entreprises sur site ! (E8.pdf)

Elle exprime également une vision, une ambition d’ensemble pour le lieu, inscrite dans le mouvement de transition que doit accompagner la stratégie de conduite du changement.

Lieu exemplaire, site-levier, il est destiné à accueillir des activités qui respectent ce principe fondateur [du développement durable], dans tous les domaines : économique, culturel, social. En cela, la Base 11/19 deviendra un exemple reproductible et un lieu de diffusion. L’identité ainsi forgée permettra d’enclencher une logique de pôle d’excellence, et placera cette “zone d’activités” sur une offre différenciée par rapport aux autres zones disponibles dans le Nord - Pas de Calais. (Charte_2000.pdf)

La Base 11/19 devient le fer de lance d’un développement basé sur les écoactivités. Loos-en-Gohelle est alors “en transition”, c’est-à-dire en passe de réussir la conversion d’un modèle de société non durable, fondé sur l’industrie du charbon, à un modèle soutenable dans les limites de la biosphère. Un nouveau modèle “œconomique” apparaît : économique, écologique, donc politique et sociétal, ancré dans le territoire, centré sur les métiers d’avenir et les écoactivités, animé par des logiques d’économie circulaire et d’économie de la fonctionnalité. Il reste à l’amplifier. L’écosystème territorial, peu à peu se stabilise. (Recit_2014.pdf)

Cette vision trouve un pendant concret dans la décision d’appuyer ou non un candidat à installation sur la Base :

Ce site doit être le lieu de la transformation vers le monde de demain, le lieu de la résilience. Bon, dans cette perspective, on ne fait pas venir Mc Donald ! (E8.pdf)

Saisir des opportunités plus que suivre une stratégie

La vision précédemment exposée n’est pas traduite sous la forme d’une stratégie que s’attacherait à suivre et/ou faire suivre la commune. Il s’agit alors plutôt pour Loos-en-Gohelle de susciter, d’attirer, de soutenir et de saisir les opportunités.

Je ne suis pas sûr qu’il y ait une stratégie bien écrite, produite à la suite d’une réflexion, un plan … Elle est plutôt intuitive et au fil de l’eau. […] Si stratégie il y a, elle n’est pas complètement affirmée … probablement parce qu’elle est en négociation avec la CALL. Il manque l’affirmation d’un certain nombre de critères : quel type d’acteurs économiques veut-on accueillir ou mettre en avant ? […] Jusqu’où est-on dans une stratégie volontariste ? J’ai le sentiment plutôt d’une adaptation à des opportunités qui se présentent.(E1.pdf)

C’est une stratégie par effet d’aubaine, qui reste miniature mais qui crée du flux, de l’image, qui cherche à faire résonance.(E3.pdf)

L’un des acteurs interrogés considère que cette absence de stratégie révèle une faille du projet loossois qui ne penserait pas assez la place de l’entreprise, la question du développement économique. Un autre indique que cette préoccupation est finalement relativement récente :

La limite du modèle, c’est qu’il n’inclut pas de rapport aux entreprises, cette relation n’est pas pensée. Les acteurs du 11/19 ne sont pas (encore) pensés comme des entreprises. La politique de développement économique n’est pas pensée, même si traditionnellement, elle ne figure pas dans les compétences de la commune, une rupture est requise avec la tradition politique municipale. Par exemple, sur la Base 11/19, on localise des activités, dans la vision d’un territoire réceptacle mais on n’a pas de pensée du développement économique et du rôle à tenir dans cette perspective. […] Mais Loos se renforce et est mûre pour attaquer maintenant cette question économique, en s’appuyant sur les progrès, les résultats obtenus sur les autres champs. (C3.pdf)

Maintenant, le changement de cap, je le vis sur la dimension économique. Depuis quelques années, il y a une volonté d’accélérer le développement économique. Il y a la pépinière d’entreprises, la fondation d’Auteuil, l’éco-construction du CD2E. (C15.pdf)

Des objectifs métropolitains peu clairs

Du côté de la CALL, dotée de la compétence relative au développement économique, de la responsabilité de la gestion et de la promotion du site, la stratégie n’est pas explicitée non plus. Si le site et le secteur des éco-activités sont reconnus comme des atouts clés pour le territoire, les objectifs de développement de la Base ne sont pas formalisés. (C2.pdf ; E14.pdf)

Il n’y a pas de schéma stratégique de développement attaché à la Base. La CALL le reconnaît comme un grand site, un site d’importance. Mais il n’y a pas de feuille de route concernant la Base. Les techniciens proposent des budgets qui sont votés ou non, sans forcément répondre à une commande politique. (E14.pdf)

Ressources

En l’absence de compétence sur le champ et de stratégie définie, de façon partagée ou non avec la CALL, les ressources mobilisées par la Ville aujourd’hui en faveur du développement des éco-activités relèvent principalement de l’expertise. Celle-ci est surtout incarnée par le CD2E, qui peut associer des industriels, mais également par des chercheurs comme Christian Dutertre impliqué dans une réflexion collective intitulée « Base 11/19 et nouveau modèle économique » et des institutions, comme l’ADEME, qui participe également à ce groupe. (E6.pdf ; C4.pdf)

Jean-François Caron s’entoure beaucoup de gens qui viennent alimenter sa réflexion. Le CD2E lui apporte des industriels avec Toyota, Roquette ou encore Bonduelle. (C4.pdf)

Les ressources financières investies en faveur de la réhabilitation du site sont importantes mais elles ont principalement été mobilisées par l’État, la Région, les fonds européens et la CALL. Pour cette dernière, l’engagement s’élèverait, depuis 2001, à 10 millions d’euros dont 50 % de FEDER (Base_11_19_IntranetLG.pdf). Pour mémoire, le budget total des deux vagues principales d’aménagement dépasse les 33 millions d’euros :

Modalités d’intervention

Une fois encore, en l’absence de compétence sur le champ et de stratégie définie, la Ville n’a pas véritablement développé de modalités d’intervention spécifiques sur le champ couvert par l’étude de cas. Son action sera plutôt indirecte et s’incarne aujourd’hui principalement dans :

La CALL indique qu’elle tient le rôle d’aménageur, de gestionnaire et de promoteur du site.

Enfin, Euralens a proposé une réflexion prospective sur le site (Livret_Euralens_3.pdf) et est en charge de l’amélioration de sa desserte.

Changement de posture des acteurs du territoire

Les changements observés

La plupart des personnes interrogées, notamment les acteurs implantés sur la Base, témoignent d’une représentation positive du lieu en lui-même et du territoire plus généralement. (E9.pdf ; E7.pdf ; E11.pdf ; C15.pdf)

La Base du 11/19, on la connaît historiquement parlant parce que c’est un site minier dont la requalification est réussie. (E11.pdf)

C’est un super site, super joli, bourré d’histoire, ancré dans l’histoire et qui continue à faire vivre l’histoire en créant de l’emploi sur un site qui a fermé, ça permet d’avoir un bureau avec une super vue ! […] L’image du bassin minier sinistré, c’est presque fini … Ça a changé, c’est sûr, en faisant abstraction du passé politique compliqué, on sort un peu la tête de l’eau. […] La locomotive [qui renverse l’image du bassin minier], c’est Loos-en-Gohelle, bien évidemment, c’est un territoire d’innovation, facilitateur.(E7.pdf)

Un grand nombre partagent le projet loossois de développement durable pour le territoire et font valoir des valeurs partagées. (C8.pdf ; C15.pdf ; E13.pdf ; E12.pdf)

Nous, on y est sensible [à cette démarche], c’est inspirant. On s’inscrit dans l’idée de travailler ces structures de mémoire, de travailler le développement de notre région. (C8.pdf)

Le volet social, le respect de l’humain : ce sont des choses qui comptent aussi pour [nous].(E12.pdf)

L’une des entreprises interrogées se montre néanmoins moins convaincue :

L’éco construction, c’est très bien sur le fond, la planète qu’on va laisser à nos enfants, je suis d’accord mais à un moment, il faudrait aller au-delà des discours hypocrites, non ? (E9.pdf)

Ces éléments font cependant plutôt état de convictions de longue date plutôt que de changements qui seraient intervenus ces dernières années. L’un des acteurs supra-locaux interrogés confirme qu’il ne distingue pas d’évolution marquante chez les acteurs économiques loossois qui ne distingueraient d’ailleurs pas spécifiquement des autres :

Moi, je n’ai pas vu de changement dans le comportement, l’attitude. Il n’y a pas de spécificité des acteurs économiques loossois. (C2.pdf)

Si les acteurs semblent globalement être en confiance avec la municipalité à laquelle ils sont généralement liés depuis de nombreuses années, ils font peu état de telles relations entre eux, sauf pour ceux qui ont été impliqués ensemble dans des opérations de réhabilitation qui ont constitué des espaces de connaissance mutuelle et d’acquisition de compétences. (E12.pdf ; E1.pdf)

[Entre opérateurs de la Base] On n’a pas de liens professionnels, pas de relations particulières. Une fois, un barbecue a été organisé par une entreprise, je ne me souviens plus qui, mais ça ne s’est jamais refait.(E4.pdf)

On a appris à travailler ensemble, à se connaître, les hommes du bâtiment, les politiques, les centres de formation (E12.pdf)

Les indices de contribution de la stratégie de conduite du changement

La mairie ne s’adresse finalement que rarement aux acteurs économiques de façon directe. Ainsi, la contribution de la SCC n’est pas liée à la participation des acteurs économiques à des actions de sensibilisation, d’information, de participation ou de formation comme cela peut être le cas des habitants. L’une des personnes interrogées se questionne d’ailleurs sur leur place :

Quelle est la place des acteurs économiques [dans la SCC loossoise] ? Je ne saurais pas dire s’ils ont eu une place très forte … À part pour les éco-quartiers. Est-ce que ce sont des parties prenantes ? (C4.pdf)

Cependant, pour un grand nombre de personnes, le récit proposé par Loos-en-Gohelle semble suffisamment convaincant et désirable pour leur donner envie de l’adopter et de le diffuser à leur tour, tout en confortant probablement leurs propres convictions. (C13.pdf ; E13.pdf ; C4.pdf)

[Les acteurs industriels] Ils ont trouvé un discours, pas seulement de l’expérimentation décalée de bobo.[…] a découvert des choses enrichissantes dans le discours, qu’elles n’ont pas entendu ailleurs. Il a une alchimie. Ils ont découvert une sincérité dans le discours, de la conviction, et de l’argumentation. Jean-François Caron peut illustrer la précarité énergétique, les problématiques de ressource en eau, car il vit ça au quotidien. Il y a un accrochage au concret. Ça lui donne du sérieux, il va au bout de ses convictions avec des résultats concrets. (C4.pdf)

Le pari d’incarner ce récit dans la Base 11/19 semble réussi. Pour de nombreux acteurs, elle raconte, par la réussite de sa réhabilitation, largement donnée à voir, la dé-stigmatisation du territoire. Plusieurs personnes qui travaillent sur le site évoquent également sa force symbolique comme guide de leur action. (C3.pdf ; C9.pdf ; C5.pdf ; C4.pdf ; C8.pdf ; C13.pdf)

La conviction de départ est celle d’un projet atypique, lié à la personne de Jean-François Caron. Le 11/19, on n’en serait pas là s’il n’était pas intervenu, en tant que maire et conseiller régional ou VP, pour consacrer ce site comme une vitrine. (C13.pdf)

La route du Louvre qui finit à Loos-en-Gohelle, est également une grande réussite. C’est un élément populaire, et qui fait venir beaucoup de monde sur le territoire de façon à donner à voir l’attractivité et le potentiel festif et événementiel. À chaque fois c’est une démonstration annuelle de la qualité du lieu. C’est un succès et on le démontre.(C9.pdf)

Et puis on est sur la Base 11/19, ça nous parle tous les matins. Moi, mon oncle a travaillé sur ce site. […] On ne peut pas l’oublier en venant chaque matin sur le site, c’est un peu charnel, on monte en charge sur ces sujets on sait ce que c’est que le développement durable, quand on ne boit que de l’eau en bouteille.(C8.pdf)

L’un des acteurs interrogés pointe néanmoins les limites de la « revalorisation symbolique » :

L’écologie permet de revaloriser symboliquement le territoire. Mais les salariés de la commune habitent surtout à Lille : la dynamique n’est pas encore aboutie.(C5.pdf)

Les autres explications

Le charisme et les qualités humaines d’un maire accessible

De très nombreux acteurs indiquent que le charisme personnel du maire de Loos-en-Gohelle, ses qualités humaines expliquent au moins autant que le fond du récit, l’adhésion au projet des parties prenantes. (C15.pdf ; E12.pdf ; E11.pdf ; E9.pdf)

Je pense que JFC a un certain charisme qui facilite les choses, si un homme n’incarne pas cela, cela à du mal [à prendre corps]. Il y a une notion de leadership.(C15.pdf)

[Un porteur de projet], oui, on peut dire qu’il a été séduit par le projet, par le charisme de JFC (E12.pdf)

La conviction, la confiance que tu portes dans l’élu est très importante : humainement parlant, Jean-François Caron est la parfaite illustration d’un élu qui n’est pas simplement engagé, mais qui est bel et bien acteur d’une volonté de changement et qui s’en donne les moyens, quitte à devoir expérimenter, quitte à essuyer quelques plâtres ! C’est un élu qui m’a redonné confiance dans l’incarnation politique ! Ce n’est pas un adepte du clientélisme. C’est un agitateur de conscience ! (Entretien_BFedor_16–10–13_IntranetLG.pdf)

Ce charisme est d’autant plus « opérationnel » que le maire entretient des rapports de proximité avec ses concitoyens, facilités par la petite taille de la commune :

La petite taille de Loos, c’est un atout. On a une interconnaissance loossoise qui permet de créer de la confiance. (C5.pdf)

Le facteur historique : un travail ancien de dé-stigmatisation du territoire

Certains acteurs rappellent l’importance du travail culturel mis en œuvre avant les mandats de maire de Jean-François Caron qui ont largement amorcé l’inversion des représentations :

La Base 11/19, c’est une longue histoire, il fallait d’abord déstigmatiser un territoire après l’effondrement, c’était alors un symbole de l’échec. C’est un gros travail pour inverser les représentations, ça été le travail de la Chaîne des terrils. Déjà, Marcel Caron avait œuvré dans ce sens avec le festival des Gohelliades (1984). (C5.pdf)

Les autres dynamiques à l’œuvre sur le territoire

Plusieurs acteurs pointent aussi la contribution au changement de posture des acteurs de la dynamique Euralens et de l’inscription du bassin minier sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. (E8.pdf ; C3.pdf ; C9.pdf)

Co-construction d’une action publique de meilleure qualité

Les changements observés

Des espaces d’échanges et de participation longtemps limités

La présente section cherche à rendre compte de changements relatifs à une meilleure participation des acteurs considérés dans le champ de l’étude de cas au processus de décision et à l’amélioration de la qualité de l’action publique.

Or, la participation des acteurs de la Base 11/19 au processus de décision, est restée longtemps relativement limitée, notamment par rapport aux implications observées dans les autres études de cas. Elle s’exprimait principalement au sein des comités de concertation animés par la CALL tous les deux mois.

Certains acteurs ont initié des rapprochements mutuels qui tendent à briser l’isolement de chacun même si celui-ci demeure relativement fort. (C8.pdf ; E13.pdf ; E6.pdf ; E9.pdf ; C4.pdf)

Récemment le Cerdd et le Cd2e ont signé une convention de partenariat pour croiser davantage leurs projets et stratégies respectives. (Note_Eura_habiter.pdf)

Je suis sûre que le CD2E ne sait pas ce qui se passe à la pépinière, faute d’un lieu de convivialité partage. Aujourd’hui, chacun fume sa clope devant sa porte.(E13.pdf)

L’écosystème n’est pas à l’échelle de la commune ni de l’agglo. En fait, chacun des acteurs [de la Base] a son propre écosystème au regard de sa propre feuille de route, financée majoritairement par la Région. (E6.pdf)

… qui n’incluent pas les habitants

De nombreux acteurs relèvent l’absence des habitants d’abord physiquement sur le site, en dehors des manifestations sportives et culturelles, dans un temps plus quotidien, et ensuite dans la réflexion quant à l’avenir de la Base. (C9.pdf ; C17.pdf ; C15.pdf ; E8.pdf ; E5.pdf)

Le reste du temps [en dehors des grandes manifestations], les gens n’ont aucune raison d’aller à la base 11/19.[…]La base 11/19 à un souci d’appropriation par les habitants. (C9.pdf)

La participation des habitants à la vie de la commune c’est pas mal, même si à la vue de la base 11/19 ce n’est pas assez. (C15.pdf)

Peut-être qu’aujourd’hui la Base du 11/19, le CD2E, est perçu comme un lieu pour les professionnels, à part de la ville, qu’il y a une frontière. Tout ce qui est là-bas est très orienté professionnels. Du coup les habitants ont du mal à aller jusque là, ils n’ont pas d’intérêt à aller jusque là. (E5.pdf)

C’est que le CPIE a souhaité contrebalancer en proposant des formations pour guide naturaliste :

Il y a plusieurs journées de formation. Cela existe depuis 5 ans, on a déjà des guides en activité avec le logo GNPV. C’est uniquement pour des visites individuelles, ou de familles. On a ainsi 40% des visites réalisées par bénévoles. La question était : comment associer la population locale ? Ici, sur le site, ce sont des structures d’un bon niveau, sauf que c’est un peu élitiste. C’est pour ça que j’ai voulu lancer cette formation, pour élargir le spectre des initiés. On a donc du grand public qui parle à du grand public.

Une action publique qui s’améliore

Récemment, la Ville a ouvert un nouvel espace de discussion en lançant une réflexion collective intitulée « Base 11/19 et nouveau modèle économique » à laquelle participent la majorité des acteurs concernés par la Base pour répondre à un besoin d’animation de nature plus stratégique de la Base.

Les dernières améliorations apportées au site par la CALL en 2015 concernent la mise en place d’un accueil touristique, la mise en conformité de la fabrique théâtrale et un travail d’harmonisation de la signalétique.

L’Office du tourisme présent sur site depuis le 1/07/15 comble un manque évident. L’étude de la Mission Bassin minier sur la mise en tourisme indiquait la possible captation de 80 000 visiteurs. C’était nécessaire. (E14.pdf)

… mais qui ne répond pas encore à tous les besoins

Cependant, un grand nombre de personnes interrogées déplorent que des besoins exprimés depuis plusieurs années par les occupants du site demeurent orphelins, parmi lesquels : l’amélioration de la connexion Internet, de la sécurité du site, et l’achèvement de la rénovation des lieux. (E14.pdf ; E4.pdf ; E7.pdf ;E1.pdf ; E13.pdf ; C2.pdf ; E6.pdf)

Faiblesse de la connexion Internet 640Ko : « on a 10 ans de retard ». Le dossier est dans les mains de la CALL, c’est l’Arlésienne. (E1.pdf)

Les besoins les plus fréquemment évoqués concernent du vandalisme, des tags, des véhicules sont vandalisés régulièrement, il y a eu des tirs au pistolet, des cambriolages.(E14.pdf)

On aurait pu compléter et terminer la réhabilitation totale du site, avec un projet en partenariat de brasserie. C’est un gros serpent de mer aujourd’hui. Il y a une dégradation du bâtiment qui devient insalubre : c’est bête d’en arriver là.(E9.pdf)

Il reste des éléments matériels d’investissement à réaliser. Il reste aussi à mettre en place une animation spécifique dans laquelle la Ville de Loos a son rôle à jouer, notamment avec les habitants. (C2.pdf)

Les indices de contribution de la stratégie de conduite du changement

Une contribution « évidente » à la métamorphose du site

La contribution de Loos-en-Gohelle à la métamorphose physique du site semble relever de l’évidence, y compris dans sa capacité à entraîner le niveau supra-local : (E14.pdf ; E6.pdf ; C4.pdf)

Si Loos n’était pas intervenu, peut-être que [la CALL] n’aurait rien fait ! La volonté de Jean-François Caron, c’est grâce à lui que les choses bougent.(E14.pdf)

L’Impulsion de création, c’est Jean-François Caron, c’est évident. Notamment avec l’implantation du CERDD. (C4.pdf)

Loos-en-Gohelle ne serait pas Loos-en-Gohelle sans Marcel Caron et Jean-François Caron comme conseiller puis maire et œuvrant aux 2 niveaux, de la Région et du local. Il y a un maire charismatique qui a une pensée, une volonté d’agir et qui cherche des voies de changement. Si le politique en charge du territoire le plus petit n’est pas moteur, on n’en serait pas là.(E6.pdf)

Je suis allée chercher les effets d’aubaine : c’est l’art d’un élu que d’aller chercher ce type de leviers. Je n’ai pas de complexe par rapport à ça. (E8.pdf)

Mais des capacités d’entraînement limitées

Malheureusement, regrette un grand nombre d’acteurs interrogés, la capacité d’entraînement de Loos-en-Gohelle, notamment vis-à-vis du niveau communautaire, a ses limites :

Quand Loos-en-Gohelle aura réussi à convaincre la CALL par tous les moyens, ce pourra être un critère de réussite. (C9.pdf)

Jean-François Caron, c’est quoi son boulot d’élu ? C’est de trouver comment faire en sorte que la CALL se pose la question du développement économique [de la Base]? (E3.pdf)

Sur une période plus récente, la contribution est moins nette dans le discours des acteurs, même si l’animation initiée par la Ville semble susceptible de produire des résultats :

Sur le site du 11/19, il y a une animation en train de se faire sur l’économie de la fonctionnalité, même si on était jusqu’à maintenant comme un champ de poireau, les uns à côté des autres. (C8.pdf)

On est dans la bonne voie, il y a eu 3 comités de concertation avec les acteurs de l’agglomération. (C9.pdf)

Une communication défaillante sur les « éco-activités »

Plusieurs acteurs jugent que les termes « éco-activités » ou « développement durable » accolés par la Ville comme par la CALL à la Base 11/19 peuvent créer de la confusion. (E13.pdf ; E9.pdf ; E6.pdf ; E8.pdf)

On n’est pas bon dans la communication, l’appellation d’éco-activités n’est pas très claire. […] Quel est le périmètre « développement durable » pour la pépinière ? On n’a pas formalisé de cahier des charges, de définition formelle du DD. Comment intégrer l’innovation ? Valoriser les produits locaux ? On est bloqué par l’étiquette « développement durable ». (E13.pdf).

Les autres explications

Une très large majorité pointe le défaut de portage de la CALL, compétente sur le développement économique, pour expliquer l’incapacité à produire une action publique performante en faveur du développement des éco-activités sur la Base du 11/19. (C9.pdf ; E14.pdf ; E13.pdf ; E8.pdf ; E10.pdf ; E6.pdf)

Sur la base 11/19, il n’y a aucune gouvernance, aucun document directeur, on est au milieu du gué. On développe des opérations mitoyennes, comme LumiWatt, Réhafutur et les apprentis d’Auteuils. On est là, voilà la base 11/19, mais il n’y a aucune liaison entre tout ça, aucune lisibilité pour tout cela. Et il faut un chef de projet. Il y a une difficulté à missionner sur des sujets pour avoir un directeur du site. Et Culture Commune n’a pas de lieu de diffusion, c’est un des seuls pour ce type d’établissement. Il y avait également un projet de brasserie, mais on va attendre 5 ans. Ce site à un énorme potentiel pour devenir un lieu métropolitain, mais ce n’est pas le cas. Cela fait 25 ans qu’il a des projets sur ce site. Les projets que je vous évoque, on en parle depuis 20 ans. On est dans la bonne voie, il y a eu 3 comités de concertation avec les acteurs de l’agglo. C’est un indicateur de la bonne voie. On pourrait aussi mesurer les avancés de ce comité de concertation.(C9.pdf)

On se heurte à une absence de portage par l’agglomération depuis toujours, malgré le développement de la galaxie CD2E, etc. Tout s’est fait dans l’indifférence de l’agglomération […]. La pépinière a pu s’installer parce qu’elle était clé en main, payé 100% par l’État. Lille Métropole met plus sur le CD2E que la CALL ! (E8.pdf)

[Un agent de la CALL indique :] Le développement économique de la Base est assez stagnant : on n’a rien fait pour …

Les freins à l’implication de la CALL sont essentiellement de nature politique : (E13.pdf ; E14.pdf ; E8.pdf ; E10.pdf)

Il y a l’idée aujourd’hui chez les politiques [de la CALL] qu’il faut en donner aussi aux autres. (E14.pdf)

Depuis quelques années est évoqué le projet d’implanter une brasserie dans les anciennes installations minières du 11/19. Jean-Pierre Kucheida reconnaît ne pas avoir défendu le dossier, arguant le manque de fréquentation de l’endroit. « Je n’ai pas poussé, ce n’est pas mon projet. J’ai laissé faire les choses. Parce que tant que le 11/19 ne sera pas mieux desservi qu’il ne l’est, c’est une illusion et demain ce serait une charge en plus sur la population. » (Jean-Pierre_Kucheida_sur_le_11–19_NordEclair.pdf)

Mais le renouvellement de la présidence de la communauté d’agglomération aurait ouvert de nouvelles fenêtres d’opportunités. (E10.pdf ; C4.pdf)

Amplification des résultats de l’action publique

Les changements observés

Des acteurs qui s’implantent successivement sur la Base et qui viennent étoffer l’écosystème local

Entre 2000 et 2015, on compte une demi-dizaine d’acteurs qui viennent s’implanter sur le site, y développer de projets et étoffer l’écosystème local (voir supra, « Historique ») dans le sillon creusé par le CPIE et Culture Commune : la jardinerie Delbard, le CERDD, le CD2E, Act Environnement, … jusqu’au centre de formation de la Fondation d’Auteuil et la CASSED (porteuse d’un projet de combustible bio à partir du marc de café) plus récemment.

Un indicateur de succès, c’est l’implantation du CFA. C’est une concrétisation de la stratégie, car sur la dimension économique, il y a une volonté d’introduire dans les esprits les éco matériaux, le développement durable. (C9.pdf)

Cette vague d’implantations touche le territoire au-delà de la Base 11/19 :

Jean-François Caron cite les exemples du laveur de voitures sans eau, de l’opticien qui s’installe à Loos et pas dans la rue des opticiens de Lens. (E4.pdf)

D’autres projets ont été présentés à la mairie ou à la CALL : certains ont été rejetés, d’autres sont en cours en discussion. (E14.pdf ; E13.pdf ; E10.pdf ; E8.pdf ; E5.pdf ; E1.pdf)

On nous a présenté des projets de promotion du Bassin minier portés par des passionnés de la mine, par exemple : une personne qui voulait faire une petite restauration, un gars qui créait des objets sur la thématique du bassin minier (porte-clés, etc.). (E13.pdf)

Des acteurs qui changent de pratiques, à la suite de leur implication dans des opérations d’éco-construction

Les seuls acteurs qui témoignent d’un changement de pratiques, au-delà des implantations pures, sont les professionnels investis dans les opérations démonstratrices sur le bâtiment. (C12.pdf ; E12.pdf ; E1.pdf)

[La FFB] a appris à travailler avec le CD2E, nous a ouvert les yeux sur des matériaux bio-sourcés, travail commun sur le développement du métisse (isolant en textiles recyclés). On a intégré le CA du CD2E à ce moment-là. B. Loison fait toujours partie du CA aujourd’hui.

Après Villavenir, on a fondé le cluster Ekwation dont les 4 membres fondateurs sont la FFB, Loos-en-Gohelle, le CD2E et la SCOP BTP. Sur l’opération Villavenir, on a fait venir beaucoup de monde, ils venaient voir, toucher, et se former sur le site. Ça a été l’élément déclencheur de la création du cluster, comme une nécessaire prolongation à trouver. (E12.pdf)

Occupation en chute de la pépinière initialement florissante

La pépinière dédiée à l’accueil des éco-entreprises de moins de 3 ans d’existence, ouverte en 2008, a connu un succès initial avec une première vague d’installations en 2009–2010 avec une dizaine d’entreprises installées.

Depuis 2013–2014 en revanche, les départs se sont multipliés sans être remplacés. En 2015, la pépinière compte seulement 2 entreprises en plus du CERDD et de l’incubateur. (E13.pdf ; Fichier_pepiniere).

Une action [de remédiation] a été lancée [par la CALL] avec l’Aditec (structure d’accompagnement des entreprises en matière d’innovation via une convention de partenariat) et le CD2E pour promouvoir plus la pépinière. Il y a nécessité de réagir. La vacance, ce n’est jamais bon. (E13.pdf)

Un nombre insuffisant d’opérateurs privés ?

Certains acteurs jugent que ces changements sont trop limités, notamment au regard de la demande d’emploi sur le bassin :

Enfin, notre parcours ne donne pas forcément des résultats probants immédiats. Toyota ne s’est pas implantée ici. La vision économique de Jean-François Caron est autant dans la mutation, avec l’économie circulaire, l’économie de la fonctionnalité. On prône aussi de travailler sur l’économie collaborative. Mais il y a ces expérimentations et les gens qui disent « je n’ai pas de boulot depuis 1 an, 2 ans… Qu’est-ce que tu m’apportes ? » (C4.pdf)

Mais on n’est pas parvenu concrètement à installer une société de droit privé sur la Base 11/19. On reste sur le témoignage, la sensibilisation : ça n’a pas fait de mal, ça diffuse, ça communique. (E3.pdf)

Les indices de contribution de la stratégie de conduite du changement

Une capacité à aller chercher les projets, y compris au niveau supra-local

De façon quasi unanime, les acteurs interrogés attribuent la première vague d’implantation sur la Base à l’intervention de Jean-François Caron, essentiellement en tant qu’élu régional agissant dans le sens de la stratégie de développement économique portée par la Région au service du territoire communal.

[Le CD2E] s’est installé sur la Base 11/19, même si la CALL n’était pas porteuse. C’est l’influence de Jean-François Caron au Conseil régional qui a permis de faire ce lieu, qu’il puisse être accepté. Le projet a été appuyé et reconnu et ne pouvait pas être rejeté aussi facilement que cela. (C4.pdf)

L’installation du CERDD à Loos est le fruit d’une démarche de Jean-François Caron à l’échelle de la Région, le fruit d’une influence positive défendant ce site comme démonstrateur. (C13.pdf)

En début d’année 2006, Jean-François Caron, m’interpelle et me parle du 11/19, que je connaissais déjà très bien puisque je travaillais en lien avec le CD2E, le Cerdd et le CPIE. Il me dit : « on aimerait que tu sois le premier opérateur privé car ton cœur de métier s’inscrit dans la stratégie qu’on souhaite développer… » (Entretien_BFedor_16–10–13_IntranetLG.pdf)

Les « bonnes fées » : des relais convaincus qui drainent des projets sur la Base

Dans d’autres cas, ce sont des relais convaincus qui drainent des projets sur le site, tels que la FFB, la Région Nord- Pas de Calais ou la Caisse des Dépôts :

Il y avait la volonté de la part de la FFB de faire une opération vitrine en 2006, validée par nos élus, nous étions à la recherche d’un site. Nous avons vu des collectivités territoriales et des communes puis la Région nous a accompagnés pour aller nous implanter à Loos où il y avait le CD2E. C’est la Région qui a attiré notre attention sur ce site. […] Loos n’était pas notre premier choix. On connaissait la ville, le site, on savait qu’il y avait le CD2E mais à cette époque, les éco-matériaux étaient encore réservés à une élite.

[La Fondation d’Auteuil raconte] : On a rencontré la fédération du bâtiment (FFB) qui nous a dit « On a un endroit avec une philosophie qui correspond pour vous installer, c’est Loos-en-Gohelle ».

Consolider sa légitimité en accord avec le récit loossois, porteur de valeurs partagées

Les acteurs les plus anciennement implantés considèrent fréquemment que leur implantation sur la Base renforce leur légitimité en leur permettant de s’inscrire dans le récit loossois de la transition. (C4.pdf ; E14.pdf ; E6.pdf ; E13.pdf ; E8.pdf)

L’intérêt pour nous d’être à Loos-en-Gohelle, c’est aussi les initiatives [de la commune]. Cela permet de montrer notre légitimité d’implantation. C’est l’histoire d’une ville qui légitime l’implantation d’un cluster sur l’éco transition. Il n’y a pas de hiatus entre ce que l’on fait, ce que fait le CERDD et ce que fait la commune. C’est important. […] Nous, nous sommes un ancien site minier reconverti et avec une légitimité.

Il y a quelque chose qui illustre la réponse, c’est la fondation d’Auteuil. On veut se spécialiser en éco construction et il y a un lieu légitime, c’est Loos-en-Gohelle. On met une activité de formation à côté du CERDD, du CD2E. (C4.pdf)

[Jean-François Caron rapporte le discours d’Henri Delbard, premier opérateur privé installé sur le site :] « Soit je m’installe à côté d’une grande surface, soit je m’installe dans un lieu de sens, un lieu de demain. Je ne veux plus m’installer dans les grandes surfaces, je veux être dans un lieu qui va rayonner. Et puis vous savez, mon grand-père, en 1904, personne ne voulait lui donner des terrains. Et il s’est installé sur une friche minière dans l’Allier.

[Un ancien locataire de la pépinière] Je m’installe là parce qu’il y a déjà une identité, je me reconnais bien là un peu, il y a suffisamment de choses pour que je puisse m’y ancrer … dans la conscience et volonté de créer quelque chose d’utile.(E7.pdf)

Un effet label recherché par les acteurs

Plus récemment, les acteurs vont jusqu’à évoquer, au-delà du gain de légitimité, l’effet label d’une implantation à Loos-en-Gohelle, même si celle-ci tend à se confondre avec un « label Jean- François Caron ». Ainsi, certains anciens locataires de la pépinière tiennent à conserver une domiciliation à la Base 11/19. (C8.pdf ; E10.pdf ; C14.pdf ; E13.pdf ; E7.pdf ; E5.pdf ; C15.pdf)

On est quand même reconnu, on bénéficie de la marque Loos-en-Gohelle ou de la marque « Jean-François Caron », je ne sais pas trop. (C8.pdf)

[En parlant de projets exemplaires au regard du développement durable :] On met le tampon Loos-en-Gohelle dessus ! C’est testé et approuvé !(C14.pdf)

C’était logique de venir à Loos-en-Gohelle et de prendre le code postal dans notre nom, on ne va pas seulement fabriquer du Made in France mais du Made in Loos. Nous voulions apporter notre modeste contribution à la troisième révolution industrielle. » (LVDN_15022015.pdf)

Quand je leur parle [aux entreprises de la région] de Loos pour installer mon projet, ils me disent : c’est évident, ça tombe sous le sens ! C’est un lieu d’expérimentation d’éco-initiatives. J’en ai interrogé au moins une dizaine qui ont eu cette réponse. (E5.pdf)

Plusieurs acteurs soulignent cependant les limites de cet « effet label » qui ne saurait être suffisant :

Il y a des limites à l’effet d’image : les gens ne se disent pas, je fais un pèlerinage à Loos, ça me plaît et je m’installe. […] La Ville a une image, une connotation développement durable, résilience, intégration des dimensions écologiques. Elle affiche l’accueil d’entreprises du secteur de l’environnement y compris sur Quadraparc. Mais les entreprises n’y iraient pas naturellement, elles iront plutôt à Lille. (E1.pdf)

Aujourd’hui, il n’y pas de label Base 11/19 ou Loos-en-Gohelle ou Jean-François Caron qui soit si intéressant que ça pour qu’une entreprise vienne s’y implanter et en retirer un bénéfice commercial.(E12.pdf)

Un laboratoire, un espace d’expérimentation recherché par les acteurs

Plusieurs porteurs de projet viennent chercher à Loos un laboratoire dans lequel expérimenter, opportunité revendiquée par la mairie qui « s’offre comme terrain d’expérimentation » favorable (E10.pdf).

Loos en Gohelle, pour nous c’est un espace de projet où l’on peut aller plus loin sur l’ambition, les projets peuvent aller plus loin. C’est utile comme horizon, comme démonstrateur. Ça nous est utile, il s’y passe des choses qui ne se passent pas ailleurs pour montrer que c’est possible.(C9.pdf)

Je viens de croiser un bailleur qui a fini une opération sur une maison passive : il a un mal de chien à trouver des locataires ! Personne ne veut d’une maison sans chauffage ! [Ce serait plus facile à Loos ?] Pour certains bailleurs qui vont « trop » vite, ils peuvent bénéficier d’un très bon retour d’expérience sur Loos, avoir une bonne analyse de ce qui marcher ou pas, des facteurs de réussite dans les opérations.(E12.pdf)

On sait que sur cette commune, les habitants ont déjà entendu parler du développement durable, ont plus de connaissances. (E5.pdf)

À Loos, on a un « milieu innovateur fonctionnel préconstitué » : on a le CD2E, la volonté du maire et sa capacité de relais à l’époque vers le régional. (E6.pdf)

… Un soutien municipal facilitateur

Loos-en-Gohelle est d’autant plus facilement choisi comme lieu d’expérimentation que les acteurs reconnaissent à la commune une capacité facilitatrice, à lever les contraintes et à accompagner les projets avec sérieux et engagement. (E12.pdf ; E6.pdf ; E5.pdf)

Loos a été choisi [pour installer le CD2E] pas pour la ville en tant que telle, mais plutôt le territoire animé par le conseiller régional. Il fallait bien trouver une accroche sur un territoire à ce projet régional et ça a été Loos parce qu’il y avait cet élu qui avait la volonté de faire avancer des projets sur sa ville. […] On sait que lancer un projet à Loos sera forcément accompagné, encouragé, de façon proactive : c’est facile. Ailleurs, on va se confronter à des contraintes indépendantes du projet. À Loos, les contraintes ne sont jamais limitantes. (E6.pdf)

[Pourquoi envisager de vous implanter dans cette commune-là ?] Parce que Loos-en-Gohelle a une oreille hyper attentive, hyper dynamique, on est soutenu pour avoir des contacts, ils se sont démenés, ils nous ont relancés, ils sont hyper motivés. C’est plus facile dans une commune comme celle-là que dans d’autres, sans sensibilité.(E5.pdf)

Les autres explications

La force d’attraction propre des structures pionnières de la Base

Les autres facteurs contributifs évoqués par les acteurs interrogés concernent principalement la force d’attraction propre des structures pionnières de la Base, principalement le CD2E et le CERDD, indépendantes de leur lieu d’implantation (elles seraient tout aussi attractives ailleurs). (C4.pdf ; E14.pdf ; E11.pdf ; E7.pdf ; E5.pdf ; E1.pdf ; E4.pdf ; E2.pdf)

Chaque acteur a un bon rayonnement du fait de son activité, de son cœur de métier, pas du fait de son implantation loossoise. (E14.pdf)

Je me suis installé sur la pépinière grâce au CD2E que je connaissais préalablement, dont je me suis rapproché avec mon projet de création. L’installation s’est faite tout naturellement à côté. J’ai une thématique que je développe et je m’installe à côté du CD2E : je me mets au plus proche du centre névralgique. Ce n’était pas judicieux d’aller à Lille ou ailleurs, de s’éloigner de cet écosystème. (E7.pdf)

Même si plusieurs acteurs reconnaissent les limites de cette capacité d’attractivité. (C4.pdf ; C8.pdf ; E12.pdf)

Quand on est dans le gros œuvre, on peut travailler avec le CD2E sans être à côté !(E12.pdf)

Les failles de l’offre d’accueil sur le site de la Base (facteur limitatif)

Les failles de l’offre d’accueil de la Base 11/19, dont on peut considérer qu’elles relèvent d’abord de la responsabilité de la CALL, sont fréquemment évoqués comme des freins à l’implantation et au développement : faiblesse de la sécurité du site et du débit Internet, caractère inachevé des travaux et déficit d’animation (voir supra, « Les changements observés »).

Les lieux provisoires doivent passer au dur, il faut voir les investissements réalisés sur le bâtiment à Eurasanté ou Euratechnologies ! (E1.pdf)

Il existe d’autres endroits où ça turbine plus, dans un même bâtiment, par exemple à l’Imaginarium de Tourcoing : ils ont de grands espaces communs, la pollinisation est plus facile. On n’a pas de lieu pour boire un coup. (E4.pdf)

Plus spécifiquement, au niveau de la pépinière, les services sont considérés comme n’étant pas à la hauteur des attentes et le bâtiment, comme peu confortable. L’absence d’espaces techniques peut également être un frein pour certains porteurs de projet (E13.pdf ; E7.pdf ; E6.pdf ; E1.pdf ; E4.pdf).

Ce n’est pas vraiment une pépinière. Une pépinière, c’est un endroit où on accueille, on met un tuteur, on oriente, on guide, on accompagne le créateur. C’est plutôt un hôtel d’entreprise. Moi, j’ai développé mon projet pas avec la pépinière mais avec les acteurs qui gravitent autour, il n’y a personne qui fait ça à la pépinière. (E7.pdf)

[Vous appelez « hôtel d’entreprises » la pépinière ?] Oui, c’est un hôtel d’entreprises dans les faits : ils viennent et puis c’est tout. Même un fabricant de saucisses peut venir s’y installer ! Moi, je connais à la CALL des éco-activités qui se sont installées ailleurs. (E6.pdf)

Il y a une contradiction avec l’ambition développement durable affichée. C’est un magnifique bâtiment … qui n’est pas performant. Les locaux sont trop chauds l’été t trop froids l’hiver ! (E13.pdf)

Face à ces divers éléments, le bureau d’études Act Environnement (désormais fermé) a d’ailleurs quitté le site préférant s’éloigner de l’écosystème qui l’avait attiré pour plus de sécurité et de meilleures conditions de travail. (Base_11_19_IntranetLG.pdf)

#### Une conjoncture défavorable (facteur limitatif)

Un grand nombre d’acteurs soulignent que la conjoncture n’est pas propice au développement des éco-activités et que la chute du nombre d’entreprises dans la pépinière s’inscrit dans une tendance d’ensemble.(E13.pdf ; E11.pdf ; E9.pdf ; E1.pdf)

C’est la crise économique : les créateurs font une économie sur les locaux, c’est constaté partout. Même si c’est un peu moins le cas à la pépinière de Liévin qui roule bien au niveau des entrepôts (E13.pdf)

La création d’éco-entreprises et la création tout court sont en baisse sensible : en 2003–2004, le CD2E recevait plus d’une centaine de créateurs par an, aujourd’hui, ils accompagnent moins d’une dizaine de projets de création. Et puis, il y a moins d’incubateurs. (E1.pdf)

Au moment de son ouverture [de la pépinière], la conjoncture était intéressante, la création d’éco-entreprises avait le vent en poupe. Et c’était une période de pénurie sur l’immobilier d’entreprise, il y avait moins de lieux. […] Depuis, d’autres lieux d’accueil, plus attractifs, ont ouvert dans le département : par exemple, l’hôtel d’entreprises à Liévin avec des surfaces plus importantes, notamment de type technique. (E1.pdf)

Impacts thématiques

Des effets business limités pour les entreprises de la Base

D’après les témoignages collectés, s’il y a un effet label, il peut éventuellement jouer sur la notoriété et le réseau des entreprises implantées sur la Base mais ne saurait directement contribuer à leur activité (E9.pdf ; E7.pdf).

La Base 11/19 est un vecteur de développement pour notre entreprise. En terme de reconnaissance, c’était énorme : un petit bureau d’études qui s’implante sur « la zone phare » du développement durable, reconnue comme telle par l’ADEME, la Région, la FFB, etc. […] Peu importe l’absence de dispositif financier, j’étais certain de bénéficier indirectement ou directement de la renommée… (Entretien_BFedor_16–10–13_IntranetLG.pdf)

Quand on dit qu’on est à Loos, sur la Base, pas mal de gens ont la référence du CD2E : « ah, vous êtes à côté du CD2E ? » mais dans notre quotidien ce n’est ni positif, ni négatif. (E9.pdf)

J’ai rencontré des clients sur la Base via les activités du CD2E lors du mercredi de l’info : j’y ai fait des interventions, j’y suis allé dans le public. (E7.pdf)

Effet emploi ?

La Ville de Loos-en-Gohelle a l’habitude d’afficher les emplois de la Base 11/19 qui sont également mis en avant par plusieurs acteurs (Chiffres_Intranet.pdf ; C2.pdf ; C5.pdf ; C15.pdf).

Parmi ces emplois créés à Loos-en-Gohelle, on compte une centaine d’emplois autour de la Base 11/19 et du développement durable :

Ce qui est déjà valorisable, ce sont les emplois créés, par exemple sur la scène nationale depuis près de 15 ans. Ce sont des points d’appui pour aller plus loin. (C2.pdf)

Certains mettent également en avant l’offre de formation de la Base susceptible de contribuer à l’accès à l’emploi, au maintien dans l’emploi et/ou l’amélioration de la situation de l’emploi. (C15.pdf ; (C17.pdf) ; E1.pdf)

[Le CFA de la Fondation d’Auteuil indique :] Nous avons actuellement 130 apprentis, avec un objectif de 350 à l’horizon 2017, et déjà + 20 % d’inscription pour l’année prochaine.

L’un des acteurs interrogés questionne cependant l’adéquation entre l’offre d’emploi « créée » et la demande d’emploi locale :

Ce sont des projets innovants qui créent des emplois archi-spécialisés, qui correspondent aux poils de jeunes diplômés de filières récentes type éco-expertise, plutôt des jeunes lillois et des grandes métropoles. Mais la population locale n’est pas forcément diplômée dans ces filières … Cela dit, s’il y en a, ils auraient là une opportunité d’emploi inédite. Il est possible que ça recrée de la mixité à terme … quand les jeunes lillois en auront marre de faire le trajet entre Lille et Loos ! (C12.pdf)

Une dynamisation de l’activité tourisme encore insuffisamment exploitée ?

Plusieurs acteurs pointent les potentiels en matière d’activité touristique du site, en lien avec les animations du CPIE, les événements culturels et sportifs et la tendance du tourisme durable, mais l’associent fréquemment à des efforts supplémentaires à fournir pour les exploiter pleinement. (C4.pdf ; C15.pdf ; E14.pdf)

Aujourd’hui, on compte sur le site 30 à 40 000 visiteurs par an, hors Route du Louvre qui attire 50 000 visiteurs en une journée. Il y a surtout le CPIE qui accueille 25 000 visiteurs par an. Plus les visites guidées de l’OT qui rassemblent 2000 personnes. Il faut ajouter les spectacles et les événements sportifs. (E14.pdf)

Mais c’est un produit touristique défaillant : par exemple, la Brasserie n’arrive pas à émerger. Le grand public vient faire quoi sur la base ? Il monte sur les terrils ? Et après ? Il manque un gros équipement à aller visiter. Les gens viennent sur l’espace central, ils ne savent pas où ils peuvent entrer ou pas, ils peuvent visiter les terrils mais c’est tout : ils n’ont pas de réelle compréhension du lieu.(E14.pdf)

Essaimage auprès d’autres acteurs

Un changement d’échelle considéré comme une incontournable nécessité

La plupart des acteurs institutionnels, s’ils ne citent pas d’exemples d’essaimage, indiquent qu’ils considèrent le changement d’échelle, principalement dans un sens métropolitain, comme une incontournable nécessité. (C13.pdf ; E6.pdf ; E3.pdf)

La pérennité de l’ensemble est conditionnée par le fait que ça percole sur l’agglomération. On ne peut pas rester à l’échelle de Loos, sinon elle se transformera en « Venise de la transition écologique et sociale ». Il y a des cycles qui font qu’à un moment, quelque chose marche, s’installe mais l’état de grâce dont bénéficie Loos ne durera pas toujours. (C13.pdf)

Pour qu’un milieu comme ça fonctionne, on a besoin d’universitaires, d’entreprises … que les acteurs s’agencent avec des intentions partagées. Mais il faut que la dimension politique ne soit pas qu’une dimension locale : il faut que l’élu du coin accepte que l’outil ne soit pas uniquement au service de ces concitoyens mais aussi des autres collectivités. […] Si on veut rester dans l’innovation, dans l’exemplarité : cela appelle des moyens au-delà de ceux de la Ville. (E6.pdf)

Jean-François Caron a pris de l’avance sur pas mal de monde mais le 11/19 ne va rien modifier au développement économique du bassin minier. Ces actions ont une valeur de témoignage. Il ne peut pas penser son développement économique hors de la CALL qui elle-même n’a pas la culture coopérative avec ses voisins.(E3.pdf)

De premiers signes d’appropriation à l’échelle intercommunale

Certains acteurs relèvent de premiers signes d’appropriation à l’échelle intercommunale, notamment dans le cadre de la dynamique Euralens, même si, selon un technicien de la CALL, au-delà des oppositions politiques, il y a un besoin d’améliorer la connaissance mutuelle : « Personne ne m’a présenté ce projet de démonstrateur de la ville durable » (E1.pdf ; C2.pdf ; C9.pdf)

Ce qui commence à prendre [à la CALL] : ce sont les filières d’excellence, le cluster Ekwation, la transition énergétique, la TRI. C’est un discours tout neuf développé dans le cadre du nouveau PLDE. (C2.pdf)

Euralens permet également de donner du souffle et de la visibilité à leur démarche, sinon c’est « loosso-loossois » comme on dit. Leurs projets prennent de l’ampleur et contaminent les autres.(C9.pdf)

… Et au-delà

Plusieurs acteurs indiquent que l’essaimage est peut-être plus facile au-delà de l’intercommunalité :

Il y a des signes extérieurs, on parle de la ville. Moi, j’habite près de Lille et le maire de la ville d’à côté me demande d’être en contact avec Jean-François Caron. Un autre maire qui travaille sur les écoquartiers demande à savoir comment ça a marché. Jean-François Caron informe, discute, et essaie que les gens s’approprient des choses. On vient l’interpeller pour savoir comment ça marche. (C4.pdf)

Il y a un effet boule de neige : quand le président de l’Ademe vient à Loos, les gens s’interrogent : « tiens qu’est-ce qu’il vient faire là-bas ? ». (E1.pdf)

Sur Villavenir, le Rectorat avait détaché 3 inspecteurs d’académie qui venaient tous les mois sur le chantier pour analyser les besoins de réadaptation des programmes des formations initiales, c’est remonté au Ministère qui a révisé le programme du bac STI en s’appuyant sur les fiches Villavenir. (E12.pdf)